dimanche 25 mars 2007

Une belle aventure musicale!


En janvier, ma collègue Anne-Marie Quesnel m'a demandé si je voulais être sa choriste dans le spectacle qu'elle préparait avec Patrice Pronovost, son mari et guitariste. Ensemble, ils forment le duo Cargo. J'étais très honorée qu'elle ait pensé à moi, car, depuis que j'ai des enfants, je ne chante presque plus et je ne joue plus très souvent de piano non plus. L'aventure a pris fin vendredi avec le spectacle à la Boîte à chanson de L'Assomption. C'était très agréable. L'ambiance est très intime, car on y accueille une centaine de spectateurs qu'on assoit à des tables. Anne-Marie a une voix magnifique et elle a beaucoup de présence sur scène. Elle passe aisément des succès francophones aux "Solid Gold" anglais des années 80 et 90 et 2000. Patrice, à la guitare, est à la fois un excellent soliste et un très fidèle accompagnateur. Ensemble, ils ont aussi composé des chansons très originales dont on a offert quelques exemples à nos auditeurs. Le groupe était complété par deux jeunes musiciens très prometteurs, Dave Gingras à la basse et Olivier Fiset aux percussions.

Pour ma part, j'ai beaucoup aimé cette expérience de choriste. Il fallait trouver les lignes mélodiques les plus adaptées aux chansons, bien doser ma voix pour la fondre avec celle d'Anne-Marie qui m'a beaucoup aidée. Le plus dur pour moi? Chanter avec un micro. Ce fut tout un apprentissage. Je ne suis pas du tout habituée, car je suis de l'école classique dans laquelle on chante sans micro avec le seul pouvoir de notre voix et de nos poumons. Autre défi: trouver une voix plus rock, moi qui suis du genre soprano léger...

dimanche 11 mars 2007

2 jours à Québec

Pour terminer la semaine de relâche, nous avons pu téléporter la petite famille à Québec. Nous y allions principalement pour l'exposition Botero au Musée national des beaux-arts du Québec. Surprise! C'était gratuit pour la relâche. Nous avons donc économisé 20 dollars, tout de même! Il fallait voir notre fille de 7 ans et son petit frère de 2 ans et demi émerveillés devant les peintures très colorées, représentant des personnages très en chair, du peintre colombien. Une excellente initiation aux arts visuels pour les tout-petits. Nous fréquentons déjà beaucoup les musées avec les enfants, alors ils sont familiers avec cet univers. On leur lance des défis: trouvez une peinture sur laquelle il y a un chat... un petit drapeau, etc. On dépoussière les musées, quoi! Autre très belle exposition qu'on a pu visiter: Au Pérou avec Tintin, présentée au Musée de la civilisation. C'est surtout notre fille qui a apprécié sa visite puisque, pour la première fois, elle avait un audioguide qu'elle pouvait contrôler elle-même. Par contre, à la sortie, notre fils y a aussi trouvé son compte en bricolant une coiffure inca digne de Rascar Capac!

Côté nature, nous brûlions de voir de nos propres yeux le "pain de sucre", cet amas de glace qui se forme en bas de la chute Montmorency. Fascinant!

Mais ce qui, je crois, demeure le coup de coeur de toute la famille, c'est le
domaine de Maizerets, un secret très bien gardé! Nous allons tous les étés à Québec depuis 10 ans et nous sommes toujours passés à côté de ce beau domaine sans le savoir. C'est en faisant une recherche pour trouver une patinoire dans un décor enchanteur que je suis tombée là-dessus. Un manoir magnifique dont la partie la plus ancienne date de 1705, une patinoire très bien entretenue, toutes les installations sont gratuites... Il n'en fallait pas plus pour conquérir des amateurs d'histoire et de patin comme nous! Après notre séance de patinage,
nous avons pu en savoir davantage sur cette belle propriété en visitant la petite exposition à l'intérieur de l'imposant manoir. De plus, un bénévole nous a pris en affection et nous a permis de monter à l'étage pour voir les vieux planchers, les vieux escaliers d'origine. Il est même allé nous faire des
photocopies de documents pour qu'on ait une chronologie exhaustive de l'évolution du domaine!
Demain, c'est le retour à la vraie vie, à l'école, aux corrections, aux préparations de cours...

jeudi 1 mars 2007

Une pensée pour mon amie!

Elle n'est vraiment pas de celles auxquelles ont aurait prédit cette saloperie. Après sa mammographie annuelle passée en septembre, elle n'a reçu aucun appel. Donc c'était parce qu'il n'y avait rien. Ben non! On a oublié de l'appeler pour lui dire qu'il fallait pousser les investigations plus loin cette fois. C'est en janvier que tout s'est précipité en quelques jours. Pendant ce temps, la chose a migré vers les ganglions. Si ce n'avait été du délai (que dois-je choisir: de cette horreur, de cette erreur?), la radiothérapie aurait été suffisante. C'est à la combinaison chimio-radio que cette femme extraordinaire, ma collègue, mon amie devra se soumettre dès la semaine prochaine. Elle ne fait pas du tout son âge. Hier, au resto, elle nous a dévoilé ses cheveux coupés au carré, elle qui les a toujours eu sous les épaules. «Comme ça, nous a-t-elle expliqué, ça sera moins démoralisant de les voir tomber.»

Je pense à toi très fort, ma chère amie! Nous sommes toutes avec toi! Tu as déjà un caractère redoutable pour qui ne te connaît pas. Cette engeance de carcinôme n'a qu'à bien se tenir!


samedi 27 janvier 2007

Éteignez vos cellulaires!

Cet après-midi au Théâtre du nouveau monde, Benoît Brière campait Sganarelle, le sympathique valet de Don Juan incarné par le ténébreux James Hyndman dans la pièce de Molière. Bien que j'aie passé un agréable moment au théâtre, ce n'est pas des performances de ces deux grands comédiens dont il sera question ici, mais de civisme lors d'un spectacle. C'est que j'ai été presque choquée de la manière dont on nous a demandé d'éteindre nos cellulaires et tutti quanti. Cette tâche incombait à Benoît Brière lui-même qui, ayant recours aux techniques de la commedia dell'arte, mimait toutes les situations qui dérangent public et comédiens: le cellulaire, la montre à bip bip, le petit bonbon et son maudit petit emballage, les toux tonitruantes et les ronflements. J'ai beaucoup ri parce que c'était très drôle, mais, en même temps, j'étais consternée: faut-il que nous soyons rendus si barbares qu'il faille rappeler tout ça à un public avant le début de la pièce! Faut-il que nous soyons devenus si insensibles aux rappels discrets de «la voix venant du ciel» avant chaque spectacle pour que les comédiens doivent maintenant envoyer eux-mêmes un message visuel, sonore et percutant? J'ai honte pour nous tous! J'appelle mon vieux copain François Villon à la rescousse alors qu'il soupirait vers 1450: «Mais où sont les neiges d'antan?» (Ballade des dames du temps jadis)

jeudi 25 janvier 2007

Chanter!

Depuis septembre, ma fille et moi faisons partie de la chorale des enfants et des parents de l'école préparatoire de musique de l'UQAM. Nous vivons une expérience extraordinaire. Notre chef de chorale, Mme Boulanger, est une magicienne. Elle réussit à faire chanter ces petits rossignols de 5 à 9 ans de façon étonnante. En une heure seulement, le samedi matin, on se bâtit un beau petit répertoire où chansons en canon, petit Alléluia de Mozart, chansons folkloriques et arrangements de chansons populaires se côtoient. Et rien n'est laissé au hasard: rythmique, prononciation, modulation de la voix, les adultes autant que les enfants apprennent sans s'en rendre compte les rudiments du chant. Quand j'étais petite, on sortait les cahiers de "La Bonne chanson" et on lisait sur la première page intérieure: "Un foyer où l'on chante est un foyer heureux." Nous essayons de mettre cette maxime en pratique même en 2007.

samedi 13 janvier 2007

Mozart et ses concertos pour piano


C'est simple, j'aime la musique de Mozart. Depuis que j'ai 8 ans. Depuis le jour où, ayant entendu à la radio sa Sonate facile k. 545 (pas si facile, tout de même), j'ai décidé que je la jouerais un jour. Bon, il a fallu commencer les cours de piano, faire je ne sais plus combien de gammes, d'arpèges, jouer toutes sortes de pièces, certaines fascinantes, d'autres franchement gnan-gnan, avant que le miracle ne se produise: à douze ans et quelques mois, j'ai été jugée digne de déchiffrer la noble partition... une autre victime voluptueusement consentante entrait enfin dans le cercle des initiés. Par contre, drame dans ma vie, je n'ai jamais pu accéder au niveau supérieur de la "secte": jamais je n'ai joué de concerto du grand maître. J'en avais quelques enregistrements: Perahia, Lupu, Ashkenazy, Casadesus... environ 10 concertos sur les 27 que mon Wolfie adoré a composés. Mon amour de bonhomme m'a apporté hier soir un beau petit coffret sans prétention. Un beau cadeau post-Noël que je vais chérir énormément: les 27 concertos pour piano enregistrés par le pianiste Vladimir Ashkenazy (étiquette Decca). Il est accompagné de l'orchestre Philarmonia pour certains et de l'English Chamber Orchestra pour les autres. Et il dirige aussi l'orchestre à partir du piano, ce qui était l'usage à l'époque de Mozart. Cela dit, ce sont de vieux enregistrements allant de 1966 à 1987. La qualité du son est-elle bonne, me demanderez-vous? Je l'ignore, je ne suis pas très exigeante de ce côté et je m'ennuie dès qu'un mélomane me parle plutôt de la qualité sonore d'un enregistrement que des émotions que la musique entendue lui a procurées . Je n'ai jamais acheté un disque classique pour la qualité du son, mais bien pour la sensibilité de l'interprète. J'avais, enfant, un vieux disque 33 tours de sonates de Mozart avec Walter Gieseking (grand mozartien mort en 1956) et ça grichait, mes amis, mais la musique derrière tout ça était sublime...
Alors, lors de mes interminables soirées de correction, à la grande table de ma salle à manger, au coin du feu, c'est à mon divin Mozart et à TOUS ses concertos que je vais confier mes oreilles.
p.s. Vouz vous demandez si je joue encore la Sonate facile? Bien sûr!

mardi 9 janvier 2007

«Ils» sont belles, vos roses!

Depuis environ trois ans, je remarque, autant dans les travaux de mes élèves du secondaire que dans les conversations que j'entends, que le masculin l'emporte de plus en plus sur le féminin. Il est devenu maintenant courant d'entendre quelqu'un dire:

« Je vais chercher mes soeurs à l'aéroport, ils m'attendent.»

Dans les examens, je lis des phrases ressemblant à celle-ci:

« L'héroïne du roman et sa meilleure amie n'ont pas rejoint les amis qu'ils voulaient rencontrer.»

C'est un étrange phénomène qui me laisse perplexe. Bien sûr, j'ai toujours été en faveur d'une certaine évolution de la langue française. Selon moi, une langue en mouvance est une langue vivante et nous ne parlons et n'écrivons plus comme les gars de la Pléiade ou Molière. La venue du «texto» (le langage des sites de clavardage) nous oblige aussi à considérer la pluralité des visages d'une langue. Mais de là à substituer des pronoms masculins à des noms féminins... Ce fléau a même gagné des institutions sérieuses comme Radio-Canada où les jeunes journalistes s'empêtrent quelquefois dans les deux genres de la langue française. J'aimerais savoir si le même phénomène s'observe aussi en allemand, entre le masculin, le féminin et le neutre.