samedi 27 janvier 2007

Éteignez vos cellulaires!

Cet après-midi au Théâtre du nouveau monde, Benoît Brière campait Sganarelle, le sympathique valet de Don Juan incarné par le ténébreux James Hyndman dans la pièce de Molière. Bien que j'aie passé un agréable moment au théâtre, ce n'est pas des performances de ces deux grands comédiens dont il sera question ici, mais de civisme lors d'un spectacle. C'est que j'ai été presque choquée de la manière dont on nous a demandé d'éteindre nos cellulaires et tutti quanti. Cette tâche incombait à Benoît Brière lui-même qui, ayant recours aux techniques de la commedia dell'arte, mimait toutes les situations qui dérangent public et comédiens: le cellulaire, la montre à bip bip, le petit bonbon et son maudit petit emballage, les toux tonitruantes et les ronflements. J'ai beaucoup ri parce que c'était très drôle, mais, en même temps, j'étais consternée: faut-il que nous soyons rendus si barbares qu'il faille rappeler tout ça à un public avant le début de la pièce! Faut-il que nous soyons devenus si insensibles aux rappels discrets de «la voix venant du ciel» avant chaque spectacle pour que les comédiens doivent maintenant envoyer eux-mêmes un message visuel, sonore et percutant? J'ai honte pour nous tous! J'appelle mon vieux copain François Villon à la rescousse alors qu'il soupirait vers 1450: «Mais où sont les neiges d'antan?» (Ballade des dames du temps jadis)

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