dimanche 2 septembre 2007

Fièvre maçonnique

J'ai assisté ce soir à une représentation du Cirque des Shriners avec mes deux enfants. Banale et, à la limite peut-être, quétaine pour certains, cette soirée.

Et pourtant... Si vous saviez quel émoi a ressurgi du tréfond de mon âme... Vous savez que les Shriners sont des francs-maçons...

J'avais 9 ans environ quand j'ai entendu parler pour la première fois de la franc-maçonnerie. Mon idole, W.A. Mozart en faisait partie et j'étais très curieuse d'en apprendre plus sur cette mystérieuse confrérie. Cela se fit bien des années plus tard, suivant un scénario digne du Code da Vinci: bouquinant dans une librairie de Côte-des-Neiges, je trouve, inséré dans un ouvrage de philosophie, un feuillet portant un message qui allait à peu près comme suit: Tu es assoiffé(e) de connaissance, tu veux aller plus loin dans ta compréhension de l'Humain, tu veux participer à une oeuvre philantropique, à une confrérie mondiale? Viens assister à une réunion d'information sur la franc-maçonnerie. On indique un lieu sur la rue Notre-Dame ouest ainsi qu'une date, comme par hasard quelques jours plus tard. Pas de numéro de téléphone, pas de contact.

Je m'y rends au jour dit. Je repasse deux ou trois fois devant l'adresse, extrêmement déçue, car c'est un commerce désaffecté, avec des journaux plein les vitrines. Le quartier est lugubre... Il me passe par la tête qu'un psychopahe me guette, prêt à me sauter dessus. Mais, tout à coup, la porte s'ouvre, oubliant derrière elle un petit halo de lumière. Quelqu'un vient d'entrer! Je cogne à mon tour. Un homme très digne m'accueille. Oui, oui, c'est bien ici. Il me précède à travers le vieux magasin sombre, vide et délabré. L'idée du psychopathe me cogne aux tempes, mais je suis trop curieuse. Des conversations s'échappent d'une ouverture au fond à gauche. C'est le temple, la salle de réunion des frères: une grande salle, toute de bleu ornée, avec des constellations d'étoiles au plafond. Tout autour de ce salon, des fauteuils, bien sûr, mais aussi une corde au mur, du genre cordage de bateau qui fait tout le tour de la salle pour aboutir derrière le trône du Grand Maître où sont placés les célèbres compas et équerre. Nous sommes une dizaine d'invités dont 2 femmes. D'emblée, le Grand Maître de la loge nous apprend que celle-ci est exclusivement masculine, mais qu'il existe aussi des loges maçonniques pour les femmes et d'autres mixtes. D'ailleurs, une soeur est là pour nous en glisser quelques mots. Je ne peux pas tout raconter ce qui s'est dit ce soir-là, pas à cause d'un quelconque secret, non, non, mais bien parce que ce serait trop long.
Mais j'en ai appris beaucoup sur l'histoire de la franc-maçonnerie, sa philosophie, sur le profil des activités qui se déroulent au sein de la confrérie...

Je n'ai pas donné suite à mes démarches. C'était il y a 16 ans. Sporadiquement, je ressens un désir très fort d'aller frapper à la porte de l'Ordre maçonnique "Le droit humain". Il en existe quelques loges au Québec. Eh bien, j'ai la fièvre maçonnique, ce soir, mais elle s'estompera avec tout ce que j'ai à faire au sein de ma petite famille et à l'école. Les réunions ont lieu deux fois par semaine et sont obligatoires! Peut-être qu'un jour, quand les enfants seront grands, ce sera plus fort que tout...